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Communiqué de presse Solidaires-Météo - Tempête Corse - Impacts des politiques d’austérité à Météo France

dimanche 21 août 2022

Toulouse, le 21 août 2022

Communiqué de presse Solidaires-Météo

Tempête Corse


Impacts des politiques d’austérité à Météo France

Les conséquences de la tempête exceptionnelle du 18 août qui a frappé la Corse sont dramatiques.

Nos pensées vont aux victimes.

Solidaires-Météo adresse ses condoléances à leurs proches.

Solidaires-Météo n’a pas d’élément pour établir des liens directs entre les politiques d’austérité subies par l’établissement depuis 15 ans et la chronologie des événements et des alertes lancées par l’établissement lors de cet épisode météorologique catastrophique.

Néanmoins, face à la mise en cause de Météo-France par le ministre de l’Intérieur, nous ne pouvons pas taire les conséquences des réductions de moyens et d’effectifs alloués à l’ensemble des services de Météo-France, et en particulier aux services opérationnels du Centre National de Prévision (CNP) de Toulouse et des centres interrégionaux et à leurs services supports, qui œuvrent au quotidien pour la sécurité des personnes et des biens en élaborant et diffusant les cartes de Vigilance météorologique.

La politique d’austérité à Météo-France c’est :

  • 15 années de baisse régulière des effectifs commencée sous Sarkozy, amplifiée sous Hollande et poursuivie par Macron. Soit une baisse d’environ 30 %, passant de 3702 ETP fin 2006, à 2654 fin 2021 (ces chiffres intégrant les élèves en formation). Cette perte de plus de 1000 agents et agentes s’est faite à périmètre de missions quasi constant, sans révolution technologique particulière qui aurait permis une économie d’échelle d’un tel niveau. Les directions successives ont donc tout basé sur la hausse de productivité par agent·e ;
  • 10 années de fermetures de centres, éradiquant de la carte 80 % des centres de proximité, privant du même coup l’établissement de la connaissance topo-climatologique départementale et l’expertise locale des prévisionnistes de terrain. Disparue aussi la capacité d’intervention rapide de Météo-France en cellule de crise préfectorale, et bien mises à mal nos capacités d’information et de formation des usagers et acteurs territoriaux sur le système de Vigilance ou les changements climatiques ;
  • une baisse de 20 % en 10 ans du budget pour charge de service public, au mépris des analyses démontrant que 1euro investi dans un service météorologique génère un retour sur investissement allant de 4 et 8 euros.
    En 2019, le député Eric Coquerel, puis en 2021 le sénateur Vincent Capo-Canellas, situés de part et d’autre de l’échiquier politique, ont respectivement rendu-compte à l’Assemblée nationale et au Sénat des difficultés de notre établissement.

Le sénateur Capo-Canellas recommande dans son rapport de mettre fin aux suppressions de postes et aux baisses de moyens de Météo-France afin (entre autres) de faire face à « des missions plus sensibles en raison de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes ». « Météo-France est à l’os » disait-il lors de la publication du rapport.

Ajoutons à cela, la diversité géographique et les particularités du territoire hexagonal et ultra-marin couvert par Météo-France pour la sécurité de tous, sur terre, en montagne, sur mer ou dans les airs, ainsi que celui de ses responsabilités internationales maritimes ou aéronautiques.

Les gouvernements et directions de Météo-France qui se sont succédé répètent depuis 15 ans d’austérité que les efforts budgétaires consentis pour le renouvellement des calculateurs ou la préservation de la recherche météorologique permettaient de pallier les réductions massives des effectifs. La réalité est tout autre.

En effet, si la puissance de calcul augmentée permet des modèles plus fins et leurs réactualisations plus fréquentes, il faut toujours des experts humains pour analyser une somme considérable d’informations, choisir le scénario le plus probable et prendre des décisions.

La recherche pour l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans le cadre de la prévision météorologique en est à ses balbutiements. L’IA n’apportera pas d’aide à la décision avant plusieurs années et il faudra plusieurs décennies pour prétendre à l’automatisation d’une décision comme le passage d’un département en Vigilance Orange ou Rouge… Dont acte.

Solidaires-Météo revendique l’arrêt immédiat des suppressions de postes à Météo-France, et le relèvement du plafond d’emploi à 3000 équivalents temps-plein de postes statutaires.

Contacts Solidaires-Météo

Mail : solidaires.meteo@gmail.com

Site : www.solidaires-meteo.org

Téléphone :

José Chevalier
0652283175

Maximilien Suarez
0674937399


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